jeudi, juillet 4, 2024

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Editorial

L’éditorial vous est proposé par Robin Bourgeois. Un regard sur le concept du développement durable et ses multiples facettes. Une autre façon d’envisager l’avenir,
en vert et contre tout ce qui peut nous détruire.

Avez-vous déjà entendu parler du développement durable ? C’est une expression omniprésente dans notre quotidien, une sorte de mantra que nous récitons sans toujours bien comprendre sa signification profonde. Le développement durable, concept souvent évoqué mais parfois mal compris, représente bien plus qu’une simple série de gestes écologiques ponctuels. Il incarne une vision globale qui aspire à concilier les impératifs économiques, sociaux et environnementaux pour garantir un avenir viable pour notre planète et ses habitants.

Malheureusement, malgré la popularité croissante de ce discours, nous constatons avec une certaine inquiétude que peu de personnes semblent réellement s’en soucier. Pour mieux comprendre cet enjeu, nous pouvons nous référer aux 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) établis par l’Organisation des Nations Unies (ONU). Ces objectifs couvrent une vaste gamme de défis, de la lutte contre la pauvreté à la préservation de la biodiversité en passant par l’accès à une éducation de qualité et la promotion de l’égalité des genres. Chacun de ces objectifs, à atteindre d’ici 2030, est crucial pour construire un avenir durable et équitable pour tous.

Après plusieurs mois d’enquête et de réflexion sur cette question, nous sommes arrivés à un constat : malgré la popularité croissante du discours sur le développement durable, nous voyons, avec une certaine amertume, que peu de gens semblent véritablement s’en soucier. Trop souvent, les actions entreprises dans ce domaine semblent motivées davantage par des considérations marketing que par un réel engagement en faveur de la durabilité.

Par ailleurs, les initiatives louables, telles que l’ouverture de magasins en vrac, l’aménagement du territoire ou les ateliers de recyclage de vélos, sont malheureusement quasi systématiquement coupées dans leur élan soit parce que les clients finissent par reprendre leurs anciennes habitudes, soit parce que les fonds nécessaires au maintien de ces activités ne sont plus alloués ou prioritaires.

Il semble très compliqué de faire cohabiter un idéal capitaliste d’une croissance constante et infinie avec ces objectifs de développement durable, la recherche de profit étant encore l’objectif principal de nombreuses structures (comme dans le cas des éoliennes dans l’entité, par exemple). Il est donc impératif de distinguer les véritables intentions durables des discours opportunistes. Nous devons nous interroger sur l’impact réel des actions et ne pas se contenter de gestes symboliques. Le développement durable ne peut pas être un simple slogan publicitaire, il doit être au coeur de nos préoccupations et de nos actions quotidiennes.

Il nous semble donc primordial de soutenir les initiatives mises en place, faute d’en créer de nouvelles, en espérant qu’un effet de masse se crée. Il nous semble aussi essentiel de continuer à informer et à sensibiliser le grand public à ce sujet, car comme notre sondage sur le tri des déchets nous le montre par exemple, le manque d’information est à l’origine de la majorité des actes allant à l’encontre de ces objectifs.

Peut-être est-il temps de revoir nos modes de consommation, de soutenir des initiatives locales ou de faire entendre notre voix pour exiger des changements concrets. Mais que faire face aux enjeux de cette économie mondiale qui régit la plupart des décisions qui seront prises en ce sens ? Que faire contre la concurrence déloyale des hyper-exploitations américaines face à nos agriculteurs et à nos éleveurs ? Que faire lorsque la COP28 se déroule dans l’un des pays abritant les plus gros exploitants pétroliers au monde ?

Chacun de nous a un rôle à jouer dans la construction d’un avenir meilleur. Notre pouvoir collectif est bien plus important qu’il n’y paraît. Mais si la bonne santé de notre système dépend de nos actions présentes, elle dépendra aussi de la capacité, pour les plus riches, à accepter de limiter leurs profits pour sauver l’avenir de notre planète bleue.