jeudi, juillet 4, 2024

A lire également

« Il est temps de penser à d’autres solutions énergétiques ». A Beaumont, les riverains s’opposent à l’implantation de 80 éoliennes dans la région.

Dans le cadre de la transition vers la neutralité carbone, l’Union européenne a attribué des quotas d’installations d’éoliennes, aussi bien en mer qu’à terre. La région du Hainaut, riche en vents et peu peuplée, a ainsi été ciblée pour accueillir plusieurs de ces infrastructures. Entre Thuin et Grandrieu, en passant par Beaumont, un projet d’envergure prévoit l’installation de 80 nouvelles éoliennes.

Par Emma Dubois

Un projet à grande échelle 

L’ambition de ce projet est considérable. Sur le site de Chesnois-Falin, entre 5 et 7 éoliennes devraient être érigées, générant jusqu’à 92,4 GWh d’électricité, de quoi alimenter près de 46 000 foyers wallons. Cette initiative s’inscrit parfaitement dans les objectifs de la Région wallonne visant à obtenir 40% d’énergie verte d’ici 2030. Cependant, des défis persistent, notamment en ce qui concerne le stockage de l’énergie produite, posant ainsi des questions sur la gestion de la surproduction éolienne.

Les enjeux et les préoccupations des citoyens 

Malgré les avantages évidents en matière de transition énergétique, de nombreux riverains expriment leurs inquiétudes quant à ce projet d’ampleur. Pour eux, l’impact visuel sur le paysage est une préoccupation majeure. « Un projet d’implantation de 80 éoliennes risque de défigurer fortement les paysages de notre région », témoigne Christian Thonnard, représentant des riverains. En outre, ils redoutent une éventuelle menace sur le tourisme local, largement tributaire de la beauté naturelle de la région.

Les nuisances sonores et les effets stroboscopiques causés par les pales en mouvement sont également des préoccupations légitimes. Mais au-delà de ces impacts directs, les citoyens s’inquiètent également pour la biodiversité locale. La présence d’éoliennes constitue un danger pour la faune aviaire et les chiroptères, menaçant ainsi l’équilibre écologique de la région.

Un compromis possible pour les riverains 

Face à ces préoccupations, certains riverains plaident pour une approche plus équilibrée de la transition énergétique. Pour Monsieur Tonnard, un compromis semble déjà avoir été atteint en matière d’énergie éolienne dans la région. Avec un nombre suffisant d’éoliennes déjà en place, il est temps de diversifier les sources d’énergie et de mettre l’accent sur d’autres solutions, comme les panneaux photovoltaïques. Préserver la nature intacte de la région est crucial pour soutenir l’agriculture locale et maintenir l’attrait paysager de la région.

Des préoccupations concernant la communication 

Les riverains déplorent également un manque de communication de la part des promoteurs éoliens. L’enquête publique a été lancée pendant les vacances scolaires et la publicité autour de l’implantation a été jugée insuffisante. Selon lui, seules les personnes les plus proches des sites ont été correctement informées, laissant de nombreux citoyens dans l’ignorance.

Une proposition de décret suscite l’inquiétude 

Selon un article paru dans le journal l’Avenir Entre-Sambre-Et-Meuse, l’annonce d’un décret par le Parlement wallon a semé la crainte parmi les riverains. Ce décret vise à accélérer les projets d’énergies renouvelables, suscitant des inquiétudes quant à l’impact sur les intérêts locaux et l’environnement. En effet, en contournant les étapes d’enquêtes publiques et d’études d’incidences, ce décret pourrait faciliter la tâche aux promoteurs, compromettant ainsi la protection de la nature. Alors que la loi sur la conservation de la nature exige des mesures d’atténuation et de compensation en cas de risques pour la faune, ce décret permettrait aux promoteurs de simplement payer une compensation pour éviter de trouver des solutions environnementales. Les riverains expriment leur déception face à ce décret, soulignant l’écart entre les discours politiques en faveur de l’environnement et les actions concrètes. Jean-Marie Borgniet, représentant du comité de riverains de Renlies, exprime sa frustration envers les politiques écologistes belges, déplorant le manque de véritable engagement envers la protection de la nature. Entre inquiétudes et déceptions, les riverains se sentent véritablement menacés par ce décret en discussion.