jeudi, juillet 4, 2024

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Beaumont, future jungle d’éoliennes?

Dans le cadre du développement durable de l’énergie, la Wallonie a pour but d’élargir son parc éolien. Comme beaucoup d’autres, la commune de Beaumont a vu les projets se multiplier. Parmi eux, nous nous sommes intéressés au projet Chesnois-Falin qui a pour but d’installer cinq à sept éoliennes localisées sur les communes de Beaumont et Sivry-Rance.

Par Amandine Dumont

Pour mieux comprendre les enjeux, Alexandre Ziegler, un représentant de la société WattElse a accepté de nous rencontrer. Il travaille pour une des sociétés qui gère ce projet en collaboration avec EDP Renewables. Celui-ci a répondu ouvertement à nos questions.

Comprendre le projet Chesnois-Falin

Lorsque nous lui demandons les détails de ce projet, Alexandre Ziegler précise qu’une fois installées, les machines permettront d’alimenter environ 18 000 foyers wallons. Le projet a également pour but de remplir les objectifs de production d’énergie renouvelable auxquels la région wallonne s’engage. Dans l’objectif de placer des machines réellement performantes, un mât de mesure a été placé sur le site envisagé. Un mât de mesure qui analyse actuellement le vent réellement disponible pour un calibrage précis des futures éoliennes.

Quand les géants de l’énergie s’allient aux locaux

WattElse s’est vu attribuer cette étude par EDP Renewables. EDPR est une filiale appartenant à l’entreprise énergétique internationale EDP, un acteur majeur dans la production d’énergie renouvelable. Cette entreprise internationale a fait le choix de collaborer avec WattElse, qui est une entreprise locale située à Namur, également experte dans l’installation des énergies vertes en région wallonne. Si une entreprise locale a été désignée, c’est parce que EDPR souhaite établir un lien avec l’administration et les riverains.

Et la nature dans tout ça ?

Au-delà des mesures de productivité, WattElse met un point d’honneur à analyser également l’impact du projet sur la faune et la flore environnante. De ces analyses découleront des mesures prises pour garantir une protection de la nature. Une manière de rassurer la population et de répondre aux attaques par des études précises.

Les projets avancent en toute transparence

Quand on aborde la question du délai d’installation espéré pour les installations, Alexandre Ziegler nous répond : “ Le projet va faire l’objet d’une demande de permis qui sera déposée début 2024, si la décision est favorable, fin 2024, on pourra s’orienter vers une construction qui débuterait en 2025 et une mise en service qui pourrait se faire en 2026”.

Alexandre Ziegler ne semble pas inquiet d’une concurrence s’opposant au bon déroulement de leurs objectifs, le seul autre projet tangible ne semblant pas se concrétiser.

Toujours dans un souci de transparence, l’entreprise a également tenu des réunions d’information pour présenter de manière complète le projet aux riverains. WattElse étant bien consciente que ce genre de projet rencontre autant d’opposants que de supporters. Mais elle a des arguments pour séduire les habitants par le biais d’un investissement particulier.

Un vent de changement : prime et avenir énergétique

Alexandre Ziegler reconnait que les propriétaires de terrains touchent des primes pour l’implantation des éoliennes, une sorte d’indemnisation pour l’utilisation de leur terrain. Des primes qui, pour certains riverains, sont considérées comme un moyen d’acheter le consentement des propriétaires à ce type de projets.

Quoiqu’il en soit, la région de Beaumont présente un attrait indéniable dû à sa bonne exposition aux vents. La crainte de voir fleurir une multitude d’éoliennes est donc bien justifiée et les riverains risquent d’avoir du pain sur la planche pour faire entendre leur voix dans ce tourbillon énergétique.